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Aryabella Connors – Une plume dans le désert, Tome 3

Je n’ose pas bouger. Ils sont tous là. Ils sont passés entre les familles pour me rejoindre, vêtus de leurs costumes traditionnels. Ils forment un demi-cercle qui m’entoure et me confronte. Le chef est planté en son centre. Je les reconnais, ce sont les « grands » de la Pantha, les anciens et quelques-uns qui tiennent une place importante dans cette microsociété. Leur visage est concentré. Certains semblent perdus dans cet aéroport, d’autres en profitent pour observer ce qu’il se passe en dehors de la réserve. Je les dévisage, ils ont l’air en bonne santé. Le chef a revêtu sa plus belle tenue, et tous portent leur coiffe de plumes imposantes. Au bruit du contact de sa canne sur le sol, ils posent leur regard vers moi. Le chef, qui n’est autre que le père de Brooster, a des éclairs dans les yeux. Brooster est là aussi, avec son costume rouge et orangé de mariage. Je le regarde avec questionnement, mais aussi un peu de peur. Il me sourit. — Maxynne, ma promise ! me lance-t-il en tendant les bras vers moi. — Non ! — Maxy, Aïyana… s’il te plaît, nous avons fait ce que tu voulais, maintenant tu dois t’en tenir à ta destinée. — NON ! Ne vous approchez pas. Je vous déconseille de me toucher ! les menacé-je. — Maxy, ne crie pas… J’inspire à pleins poumons, me remettant tant bien que mal de cette surprise à peine de retour sur le sol américain. Je suis déjà très bien avec les douces… pas besoin de toutes ces plumes. — Brooster, je te l’ai dit il y a de ça plusieurs mois : je refuse tout engagement. Alors dégagez de ma vue. — Rossignol ! m’interpelle un soldat en se plaçant à mes côtés. — Tu es déjà mariée, traînée, pute ! crache Brooster.


Je m’approche de mon ancien fiancé et lui assène un énorme coup de poing dans le visage. Il chancelle sous l’impact, sa coiffe de plumes vacille. Il la redresse et reprend sa place. Les hommes du village sont immobiles, choqués par ma réaction. — Je te conseille de surveiller ton langage envers moi, ou je vais te mettre une raclée, grondé-je. Je sens une présence à mes côtés. Aaron est là, ainsi qu’Ellen, Charlotte, Dimitri, William, Natacha et les autres soldats de notre base, qui se joignent à nous. — Un problème, madame Rossignol ? demande un petit soldat trapu que j’ai déjà croisé sur la base. — C’est qui, ce con de Rossignol que tu as épousé, salope ?! reprend Brooster. Je lui remets une droite, en fermant mon poing comme je l’ai appris sur la base. — Je t’ai dit de ne plus m’insulter ! Les soldats se mettent en position de salut. — À vos ordres, madame ! crient-ils tous en même temps, me signalant qu’ils sont à ma disposition si j’en fais la demande. Ils ne forment qu’un bloc face aux Panthaliens, compact et imposant. Les gens autour de nous sont comme envoûtés par la puissance que nous dégageons. Ces hommes me donnent de la force, du courage. Je suis bénie de les avoir à mes côtés. Le conseil me toise. Brooster se recule derrière son père qui, après avoir secoué la tête, s’approche de moi. — Maxynne, c’est bien ce que tu choisis ? — Oui. Je ne souhaitais pas vous faire de mal. — Tu fais honte à nos coutumes panthaliennes. Je peux comprendre son ressenti, mais franchement, qui applique encore ces vieilles coutumes d’un autre temps… ? Me purifier dans le sang d’une vierge pour le cycle des saisons… — Je te bannis de la tribu, toi et les tiens. Tu déshonores ta famille. Personne ne pourra plus prononcer ton prénom ou ton nom de famille. — Rossignol ! répondent mes hommes.

Je les regarde, tous ces soldats autour de moi, en uniforme, unis tel un seul homme au combat. C’est la loyauté du théâtre : on ne laisse jamais un frère seul. Je suis touchée par leur engagement et même si je le savais déjà, ça me confirme que le corps des États-Unis forme vraiment une seule et même entité. — Le rossignol vous remercie, les gars. Je pense que ces civils ont compris. Rejoignez vos familles. Vos femmes ont besoin de vous. Merci encore. — Madame, nous serons toujours avec vous, me répond l’un d’eux. Mais les hommes ne bougent pas. Ils regardent tous le Conseil. Je me tourne vers le père de Brooster. — Je crois que vous devriez partir, lui dis-je. Ils sont entraînés pour rester dans cette position durant des heures. Alors faites ce qui vous semble juste. Le Conseil regarde les militaires, puis le chef tourne les talons. Il entraîne Brooster de force et ce dernier se met à crier que « ça ne va pas en rester là, il le promet ». Les hommes se décalent, laissant les Indiens se frayer un chemin entre eux, certains grognent sur leur passage. Mais aucun d’entre eux ne bouge, jusqu’au départ du dernier Panthalien de l’aéroport. — Messieurs, rompez ! hurle Dimitri. — Ah oui, c’était ça, la phrase. Merde je n’y arriverai jamais… Les gars se mettent à rire. Je les remercie, et chacun me salue avant de retourner à sa famille. Les gens me dévisagent comme si j’étais le Messie. Et moi qui n’aime pas me faire remarquer, j’ai tout bon… — Ellen, Charlotte, Aaron et Dimitri, dans mes bras, lancé-je

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